Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/482

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 116 —

La jeune fille revint du cabinet de toilette en tenue de répétition, amenée par une surveillante. Tout ce qu’on voyait de chair nue, la figure, le cou, la gorge, le dos, les fesses et les cuisses, était cramoisi. La honte de se voir presque nue devant des spectateurs des deux sexes, lui avait mis des larmes aux yeux. Je dus la conduire à sa place, tandis que tous les yeux reluquaient les nudités de cette pudique jeune fille.

Je n’eus pas de peine à exécuter à la lettre les ordres du maître. Elle faisait deux pas en avant, et s’arrêtait. Je la fessai sous mon bras, il n’aurait pas fallu songer à lui faire prendre la posture toute seule. À mon commandement, elle fit deux pas en avant et s’étala de tout son long sur le parquet. Je dus me pencher pour lui appliquer une nouvelle fessée, qui me mit dans tous les états.

Je pris alors la nagaïka. Les cordes à nœuds n’eurent pas plus de succès sur le postérieur que les claques. J’épuisai mon talent et ma patience. Cette fille n’avait pas le moins du monde conscience de ce qu’on lui demandait par ces piquants encourage-