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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/72

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du spectacle réjouissant d’un vilain postérieur sévèrement fouettée.

La boïarine semblait avoir de la haine contre cette belle fille qui recevait le fouet plus souvent qu’à son tour. Et quand elle vit perler des rubis à la cime des fesses, qui se tordaient sous les morsures des cordes tressées, tandis que la victime, se raidissant contre la douleur subissait la torture qu’on lui infligeait sans un sanglot, sans une plainte, sans une larme, elle ne put contenir sa joie féroce elle cria : « bien, très bien, fort bien » !

Elle paraissait prendre un vif plaisir à voir fouetter sévèrement cette belle fille et aussi à la fouetter elle-même. Avec ce postérieur haï elle prenait les verges, car elle aimait à se servir de la verge, quand elle la corrigeait elle-même, parce que le châtiment est plus cuisant.

La pauvre Catya ne sortait jamais de ses mains, sans avoir les fesses et les cuisses endommagées, toujours aussi impassible, sans une larme dans les yeux. On eût juré qu’elle était ladre, et qu’elle ne sentait rien. Mais ses fesses parlaient pour elle par des pro-