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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/128

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NOVEMBRE 1762

est plus à la portée de tout le monde et n’en sera pas plus goûté.

5. — M. d’Alembert a dans son porte-feuille une lettre du roi de Prusse, où ce monarque répond avec bonté aux questions que le géomètre lui avait faites sur le sort de l’abbé de Prades. Il est très-vrai que cette Majesté a eu lieu de se plaindre de la conduite dudit abbé. Il a manqué essentiellement à la reconnaissance et à la fidélité qu’il lui devait, en trempant dans un complot formé conjointement avec l’évêque de Breslau. Ce crime méritait la mort. Le roi de Prusse a eu la générosité de l’épargner : il le tient enfermé dans une citadelle jusqu’à la paix, et alors il le rendra à sa patrie et à ses amis, s’il peut en avoir. Ce sont les propres termes de la lettre.

6. — M. l’abbé Yvon, depuis son retour, est fort bien avec M. l’archevêque : il lui communique le plan d’une nouvelle Histoire Ecclésiastique qu’il a entreprise, et qu’il compte traiter philosophiquement. Ce mot n’a point effrayé Sa Grandeur, et le prospectus de cet ouvrage doit paraître incessamment[1].

7. — M. Thomas, secrétaire intime de M. le duc de Praslin, ministre des affaires étrangères, ci-devant comte de Choiseul, vient de lui payer son tribut d’hommages, par les vers suivans, sur sa nouvelle dignité :


La justice aujourd’hui récompense le zèle,
Le royaume applaudit à ce titre flatteur
Le roEt votre dignité nouvelle
Le roEst l’aurore de son bonheur.
Le roDans son sein aujourd’hui la France
LeCompte deux ducs, ministres vigilans,
Moins unis par le nom, le rang et la puissance,

  1. V. 22 avril 1768. — R.