Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
AOÛT 1763

un arrêt sur la petite vérole, ainsi que vous en avez rendu sur les catégories d’Aristote, sur la circulation du sang, sur l’émétique et sur le quinquina.

« On sait que vous vous entendez par état à toutes ces choses comme en finances. Puisque l’inoculation, Messieurs, réussit dans toutes les nations voisines qui l’ont essayée, puisqu’elle a sauvé la vie à des étrangers qui raisonnent, il est juste que vous proscriviez cette pratique, attendu qu’elle n’est pas enregistrée ; et, pour y parvenir, vous emploierez les décisions de la Sorbonne, qui vous dira que saint Augustin n’a pas connu l’inoculation, et la Faculté de Paris, qui est toujours de l’avis des médecins étrangers.

« Surtout, Messieurs, ne donnez point un temps fixe aux salutaires et sacrées Facultés pour décider, parce que l’insertion utile de la petite-vérole sera toujours proscrite en attendant.

« À l’égard de la grosse, sœur de la petite, messieurs des enquêtes sont exhortés à examiner scrupuleusement les pilules de Keyser, tant pour le bien public que pour le bien particulier des jeunes messieurs, qui en ont besoin par état, la Sorbonne ayant préalablement donné son décret sur cette matière théologique.

« Nous espérons que vous ordonnerez peine de mort ( que les Facultés de médecine ont ordonnée quelquefois dans de moindres cas) contre les enfans de nos princes inoculés sans votre permission, et contre quiconque révoquera en doute votre sagesse et votre impartialité reconnue. »

7. — Le célèbre Cochin a gravé le fameux tableau trouvé à Billom en Auvergne, et dont on a déjà parlé[1].

  1. V. 8 mars 1763. — R.