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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/302

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MAI 1764

notes de M. de Voltaire sur Corneille, à l’usage de ceux qui ont le Théâtre de cet auteur. Cette nouvelle jette encore plus de discrédit sur l’ouvrage, qui a peu de considération dans le monde littéraire.

M. Fréron, dans sa feuille, se fait adresser une Lettre où il relève sommairement les critiques générales qu’on a faites de cet ouvrage. Elles sont justes, mais on voudrait que la défense de Corneille fût entre les mains d’un homme plus honnête.

5. — Les Contes de Guillaume Vadé. Ce nouveau volume, fait pour servir de suite aux Œuvres de M. de Voltaire, contient toutes sortes de rogatons. Outre les Contes, qui sont peu de chose, il y a des débauches d’esprit en tout genre, où l’auteur établit des paradoxes comme bon lui semble. Ce volume est un des plus médiocres sortis de sa plume. C’est un homme d’esprit qui ne fait que ruminer aujourd’hui.

6. — On est indigné non-seulement de la critique amère et dure que M. de Voltaire a faite de P. Corneille, mais de ce que, sans nécessité, il suppose qu’on a désiré voir joint à son Commentaire les deux pièces de Thomas restées au Théâtre, Ariane et le Comte d’Essex. Il les enveloppe dans sa critique, les dissèque, les pulvérise, et réduit presque à rien ces deux ouvrages admirés jusqu’à présent.

7. — Il se répand sur la destruction des Jésuites l’épigramme suivante, qui, quoique grossière, mérite d’être conservée comme anecdote caractéristique.


Ils sont f….. les bons apôtres,
Et l’on ne les plaint pas beaucoup,
Car avant ce malheureux coup
Ils en avaient bien f… d’autres.