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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/304

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MAI 1764

de la Gaule novempopulaire et du royaume de Navarre, conseiller du roi en tous ses conseils[1]. Cet écrit, in-12, de vingt-deux pages d’impression, est pour répondre à la Lettre soi-disant pastorale de l’archevêque d’Auch, par laquelle ce prélat s’élève contre Émile, et en prend occasion pour invectiver M. de Voltaire et les auteurs du siècle qui se sont écartés des maximes de l’Église, et qui n’ont pas respecté, comme ils devaient, les dogmes de la religion. L’auteur, qui emprunte le nom de Rousseau, réfute assez bien la Lettre pastorale, quant au fond, mais il est bien éloigné du style qu’il veut imiter. On ne singe jamais bien un auteur aussi original que Rousseau.

15. — Une lettre attribuée au P. Beauvais, ci-devant soi-disant Jésuite, expose trop bien la position où se trouvent les différées membres qui croient ne pas devoir déférer an serment, pour ne la pas rapporter ici : elle est adressée à un de ses parens.

« C’est hors du royaume, mon cher parent, qu’il faut que j’aille ; j’ai passé trente-cinq ans à faire des citoyens, et je cesse de l’être. Il me faut, à soixante ans, chercher une retraite et finir dans un pays étranger une vie dont les ans ont été consacrés au service de la patrie. Dans l’alternative rigoureuse, de l’exil, ou d’un serment que je crois ne pouvoir faire, je ne balance pas, et je pars, victime de la fidélité que je dois aux saints engagemens que j’ai contractés, plein de respect pour la main qui frappe, soumis à celle qui permet, et n’implorant que celle qui soutient. »

16. — À mesure qu’on avance dans la lecture de Corneille commenté par M. de Voltaire, on découvre son

  1. Par Firmin de La Croix, avocat. — R.