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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/353

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La discipline modérée est bonne contre la tristesse, parce que cette volontaire affliction extérieure impètre la consolation intérieure, et l’âme, sentant des douleurs de dehors, se divertit de celles qui sont au dedans. La fréquentation de la sainte Communion est excellente ; car ce pain céleste affermit le cœur et réjouit l’esprit.

Découvrez tous les ressentiments, affections et suggestions qui proviennent de votre tristesse à votre conducteur et confesseur, humblement et fidèlement ; cherchez les conversations des personnes spirituelles, et les hantez le plus que vous pourrez pendant ce temps-là. Et en fin finale, résignez-vous entre les mains de Dieu, vous préparant à souffrir cette ennuyeuse tristesse patiemment, comme juste punition de vos vaines allégresses ; et ne doutez nullement que Dieu, après vous avoir éprouvée, ne vous délivre de ce mal.


CHAPITRE XIII

DES CONSOLATIONS SPIRITUELLES ET SENSIBLES
ET COMME IL SE FAUT COMPORTER EN ICELLES


Dieu continue l’être de ce grand monde en une perpétuelle vicissitude, par laquelle le jour se change toujours en nuit, le printemps en été, l’été en automne, l’automne en hiver et l’hiver en printemps, et l’un des jours ne ressemble jamais parfaitement l’autre : on en voit de nubileux, de pluvieux, de secs, de venteux, variété qui donne une grande beauté à cet univers. Il en est de même de