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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/308

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Enfin, ceux qui sont attentifs à régler leur conscience, ne sont guères sujets à juger témérairement ; et bien loin de perdre leurs réflexions à démêler les actions et les intentions de leur prochain, dont la conduite paroit obscure et embarrassée, ils se rappelent à eux, et mettent toute leur application à reformer et perfectionner leur vie ; semblables aux abeilles, qui dans les temps obscurs et nébuleux se retirent dans leurs ruches, pour s’y occuper de leurs petits travaux ordinaires. Il n’y a qu’une âme inutile qui s’amuse à examiner la vie des autres ; exceptez cependant ceux qui y sont obligés, soit dans une famille, soit dans un État, d’autant que l’inspection et la vigilance font une bonne partie de leurs devoirs. Qu’ils s’en acquittent donc avec un vrai amour : et après cela, qu’il ménagent leurs réflexions pour eux-mêmes.


CHAPITRE XXIX.

De la Médisance.


L’INQUIÉTUDE, le mépris du prochain et l’orgueil, sont inséparables du jugement téméraire ; et il produit encore beaucoup d’autres effets pernicieux, entre lesquels la médisance qui est la peste des conversations, tient le premier rang. O que n’ai-je un des charbons du saint Autel,