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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/399

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vent prennent de petites pierres pour se pouvoir balancer en l’air et résister plus facilement à son agitation, ainsi notre âme s’étant consacrée à Dieu par une vive résolution de l’aimer, subsiste toujours la même parmi les vicissitudes des consolations et des afflictions, soit spirituelles ou temporelles, soit intérieures ou extérieures.

Mais, outre cette instruction générale, nous avons besoin de quelques règles particulières. 1. Je dis donc que la dévotion ne consiste pas en cette suavité, ni consolation sensible, et douce tendresse du cœur qui excitent les larmes et les soupirs, et qui nous font de nos exercices spirituels, une occupation agréable. Non, Philothée, la dévotion et ces douceurs ne sont pas une même chose ; parce qu’il y a beaucoup d’âmes qui les ayant, ne laissent pas d’être fort vicieuses, et qui par conséquent n’ont aucun vrai amour de Dieu, et beaucoup moins aucune vraie dévotion. Saül poursuivant le pauvre David jusques dans les déserts pour le faire périr, entra seul en une caverne, où David, qui y étoit caché avec ses gens, eût pu facilement s’en défaire ; mais il ne voulut pas seulement lui en donner la peur : il se contenta, après l’avoir laissé sortir tranquillement, de l’appeler pour lui faire connoître ce qu’il auroit pu faire, et pour lui donner encore cette preuve de son innocence. Hé bien ! que ne fit pas Saül pour marquer à David