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Page:De l'amour des femmes pour les sots. Nouvelle éd. (1858).pdf/36

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le banc, les chaises, à la place qu’ils occupaient autrefois.

Se peut-il qu’elle ait si vite changé ? N’est-ce pas hier qu’au retour d’une promenade dans les bois, elle lui essuyait la sueur du front, et qu’elle s’attachait à lui dans une douce et caressante étreinte ?… Aujourd’hui, plus d’épanchements, plus de serrements de main, plus de ces heures enivrées où le monde entier s’oubliait ! Il est seul, livré à lui-même, sans force, sans but : c’est le délire du désespoir[1].

  1. Cette situation est très poétique, et aurait pu se rendre également en vers, — comme ceci, par exemple, en s’adressant à la perfide :

    A chaque instant, partout, je retrouve ta trace ;
    Ton fantôme adoré n’apparaît en tous lieux ;
    L’air est plein de ta voix, de tes traits, de ta grâce,
    Et de ton nom mélodieux.