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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/133

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senter quelques inconvénients, en ce sens qu’elle exposait encore trop ce premier principe comme un donné, qu’elle effaçait trop le rôle de l’action et de la liberté qui sont « au commencement ». Voilà pourquoi Fichte, presque immédiatement après, employa une manière quelque peu différente, notamment dans son article sur la Comparaison du système édifié par le professeur Schmidt avec la Doctrine de la Science (1795), dans ses deux Introductions à la Doctrine de la Science (de 1797) et, plus tard encore, dans son Exposé clair comme le jour sur l’essence de la nouvelle philosophie (1801). Pour découvrir le premier principe, l’idéalisme, nous dit Fichte, procède ainsi : il invite le lecteur ou l’auditeur à penser avec liberté un concept déterminé ; dès que celui-ci le fait, il trouve qu’il est forcé de se comporter d’une certaine manière. Il y a donc deux choses à distinguer : d’une part, l’acte de pensée requis ; cet acte est accompli par la liberté, et celui qui ne l’accomplit pas ne voit rien de ce que la Doctrine de la Science manifeste ; d’autre part, la manière nécessaire dont il a à l’accomplir ; cette manière est fondée sur la nature de l’intelligence et ne dépend en aucune façon d’aucun libre arbitre ; elle est quelque chose de nécessaire, mais qui se présente par et dans une action libre, quelque chose de saisi et de découvert, mais dont la découverte est conditionnée par la liberté. (Erste Einleitung, I, p. 445.) Le procédé de la Doctrine de la Science, dit encore Fichte, est le suivant : elle invite chacun à remarquer ce qu’il fait nécessairement quand il se dit à lui-même : Moi. Elle prétend que quiconque accomplit réellement l’action requise doit trouver qu’il se pose lui-même ou, pour parler peut-