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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/134

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être plus clairement, qu’il est en même temps sujet et objet. Dans cette absolue identité du sujet et de l’objet consiste ce que Fichte appelle Die Ichheit, l’être et la propriété du Moi. Le Moi, c’est ce qui ne peut pas être sujet, sans être en même temps, et dans le même acte indivisible, objet, — ce qui ne peut pas être objet, sans être en même temps, et dans le même acte indivisible, sujet : — inversement, ce qui est tel est le Moi. (Vergleichung des vom Herrn Professor Schmidt aufgestellten Systems mit der Wissenschaftslehre, II, pp. 441-442. Cf. Versuch einer neuen Darstellung der Wissenschaftslehre, 1797, I, pp. 522-523.) Cette action par laquelle le Moi se pose lui-même est saisie par l’intuition intellectuelle telle que nous l’avons expliquée.

Cette action domine tout le système, ou plutôt, par les conséquences nécessaires qu’elle implique, engendre et constitue le système. Avec le Moi est donnée une suite d’actions qui appartiennent nécessairement au Moi, sans lesquelles le Moi ne peut pas être, bien qu’elles soient essentiellement conditionnées par le Moi. C’est le développement de cette série d’actions qui nous explique dans toute son intégrité ce qu’implique la conscience de soi.

Mais ce développement même est amené par l’établissement de deux autres principes qui, à la différence du premier principe, inconditionné à tous égards, sont inconditionnés sous un aspect et conditionnés sous un autre. Voyons, d’après la Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre, comment Fichte introduit ces deux autres principes.

Pas plus que le premier principe, le second ne peut être proprement démontré, ni dérivé, et pour