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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/162

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parce qu’elle a un contenu déterminé, ou encore parce que son résultat n’est pas le pur rien, vide et abstrait, mais la négation de certaines déterminations en ce qu’elles ont de fini, en même temps que leur intégration en un concept qui les comprend positivement. En outre, bien que ce moment rationnel, par opposition aux choses empiriques, et par cela même qu’il est pensé, puisse être dit abstrait, il mérite tout autant, et plus justement même, la qualification de concret, parce qu’il n’est pas unité pure et simple, unité formelle, mais unité de déterminations différentes ; — ce n’est pas à de simples abstractions, à des pensées formelles que la philosophie a affaire, mais à des pensées concrètes. Dans cette conciliation des oppositions dialectiques, dans cette action de lier les aspects opposés d’un objet et de les ramener à une unité supérieure, la méthode arrive à son achèvement. Et cette méthode intimement liée à la notion du Premier Principe, comme sujet, comme pensée infinie ou comme esprit, est une méthode d’explication universelle. (Voir Encyclopædie, t. VI des Œuvres complètes, § 79-83, pp. 146-160.)

Cette méthode, avec sa démarche régulière par thèse, antithèse et synthèse, est manifestement et directement issue de celle qu’avait mise au jour la Doctrine de la science : et, bien que Hegel semble parfois s’en donner comme l’inventeur, il ne saurait oublier que la Doctrine de la science et, après elle, le Système de l’idéalisme transcendantal de Fichte en avaient offert, au moins partiellement, l’idée et la mise en œuvre. Au reste, dans un des derniers articles qu’il ait écrits, 1831 (Compte rendu de l’Idéatréalisme d’Ohlert, t. XVIII des Œuvres complètes, pp. 242-243), Hegel a re-