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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/170

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ne jouent par rapport à elle que le rôle de matériaux, Aussi justement et aussi profondément que dans l’Aristotélisme qui, à cet égard, lui sert de modèle, la notion de développement a, dans le hégélianisme, un sens téléologique : le supérieur, le complexe, le concret est la raison de l’inférieur, du simple, de l’abstrait.

Telle étant la méthode, il faut rappeler brièvement l’usage que Hegel en fait. D’abord, dans la Phénoménologie de l’esprit, qui est comme une introduction au système, elle sert à montrer comment l’esprit de l’humanité, et aussi celui de l’individu, par les degrés de la simple conscience, de la conscience de soi, de la raison, de l’esprit moral et de la religion, s’élève jusqu’au point de vue de la science absolue. Une fois comprise et expliquée l’idée de la science absolue, c’est à montrer comment cette science se réalise que la méthode s’applique. Il y a trois grandes phases du développement absolu de l’idée : — la première est la phase de la Logique, dans laquelle l’idée est conçue comme forme abstraite de la pensée ; c’est la science de l’idée en soi, de Dieu antérieurement au monde ; — la seconde est la phase de la philosophie de la nature, dans laquelle l’idée est hors de soi, sort de son isolement logique et se réalise dans la nature, allant, dans la réalité concrète, d’une dispersion illimitée vers un centre où elle s’idéalise ; — la troisième est la phase de la philosophie de l’esprit, dans laquelle l’esprit est pour soi, c’est-à-dire dans laquelle l’esprit, affranchi de la nécessité naturelle, réalise graduellement sa liberté.

Ce qu’il nous importe le plus de rappeler, c’est l’inspiration maîtresse de la doctrine des catégories dans la Logique. Dans l’établissement des