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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/187

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seul et même fait, seulement donné de deux façons différentes, d’un côté immédiatement, de l’autre comme représentation sensible. L’action du corps n’est que l’acte de volonté objectivé, c’est-à-dire vu dans la représentation. On peut dire encore : la volonté est la connaissance a priori du corps ; le corps est la connaissance a posteriori de la volonté. (Die Welt, I, pp. 150 sq.)

Qu’entendre par volonté ? — La volonté de vivre, avec toutes les spécifications qu’elle comporte.

Qualification de la doctrine : — Établissement du primat de la volonté dans la conscience de nous-mêmes ; exemples psychologiques destinés à montrer que la volonté est ce qu’il y a de primitif et de directeur ; l’intellect, ce qu’il y a de dérivé et de subordonné. (Voir Die Welt, II, pp. 232 sq.) La volonté, comme chose en soi, constitue l’essence intime, vraie et indestructible de l’homme ; mais, en elle-même, elle est sans conscience. (Ibid.)

Extension de ce principe au monde entier, — du mystère qui accompagne la connaissance par l’intelleet, — l’intellect se trouve en possession de forces naturelles, de modes spéciaux d’activité qu’il ne peut expliquer ; plus une connaissance est claire, moins elle a de contenu objectif, moins elle enferme ce réalité proprement dite, et inversement. Il y a donc dans le monde entier quelque chose qui échappe à la connaissance. (Die Welt, I, pp. 175 sq.) L’inexplicable de la représentation correspond à la Chose en soi. — Analogie : Chacun connaît en soi seulement un être d’une façon immédiate ; il ne connaît le reste que médiatement, et par analogie avec lui-même. Dès lors, si la réalité a un sens, c’est par la volonté qui est