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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/190

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mination irrationnelle, chez Schopenhauer, que la volonté veut vivre.

Nous n’avons retenu de la philosophie de Schopenhauer que certaines doctrines essentielles, et nous n’avons même pu les suivre dans les complications qu’elles ont et les difficultés qu’elles soulèvent. — Philosophie peu systématique, peut-être sur bien des points peu cohérente, unifiée plutôt par la constance de certains motifs inspirateurs que par la logique interne. On peut la caractériser par une des théories qu’elle comprend : celle de l’entendement intuitif, par laquelle elle se distingue de Kant et des autres continuateurs de Kant : opposé à la scolastique d’un entendement sans intuition comme celle de Kant, opposé à la virtuosité de l’intuition qui s’élève au-dessus de l’entendement et qui prétend être la raison, — Aufklärung et romantisme, — quelque chose de sobre, de défini d’une part ; — d’autre part, un certain sens du mystère, de l’incompréhensible. — Quant au contenu doctrinal, il s’exprime par une tendance à dégager davantage l’idéalisme et le réalisme enveloppés dans la doctrine de Kant, et que lie au fond la tradition rationaliste, car la Chose en soi, chez Kant, si inconnaissable qu’elle soit, reste présente à la raison : d’un côté un idéalisme poussé jusqu’à l’illusionnisme, permettant de développer, par compensation, un réalisme positif ; — d’autre part, un réalisme métaphysique de la vie et de la volonté qui s’annonce en corrélation avec le développement des sciences biologiques et psychologiques par delà la métaphysique de la nature matérielle.