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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/200

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comme la chose, dont chacune de ces séries paraît la propriété. De même la représentation du changement se produit lorsque, à la place d’un ensemble d’êtres, un autre ensemble s’introduit en rapport avec ce qui fondait la substance : des concepts de ce genre sont ce que Herbart appelle des points de vue accidentels ; ces points de vue accidentels sont des façons pour la pensée de se représenter par des déterminations multiples l’ensemble des êtres simples. De même que la même ligne peut, selon les cas, être envisagée comme rayon ou comme tangente, de même qu’un son, sans cesser d’être ce qu’il est, comparé à d’autres sons, deviendra accidentellement une septième ou une octave, de même l’être simple peut et doit donner lieu pour la pensée à une multiplicité de déterminations, à des points de vue accidentels, qui ne valent du reste que pour la pensée seule.

Mais ceci réclame d’autres explications. En quoi consiste donc ces rapports qu’il y a entre les êtres réels et d’où dérivent les phénomènes ? Supposons que les êtres réels soient différents par leur qualité, et supposons que cette diversité soit en partie une opposition. Aussi longtemps que les êtres restent chacun pour soi, l’opposition des qualités n’est pas perceptible. Mais aussitôt qu’ils se rencontrent dans un ensemble, quelque chose se produit ; car les opposés tendent à se supprimer ou à se détruire. Contre la destruction qui surviendrait, si les opposés pouvaient réellement se détruire, les êtres réels maintiennent chacun sa qualité simple, immuable, c’est-à-dire qu’ils restent chacun identique à soi-même. La conservation de soi, vis-à-vis des menaces de destruction du dehors (comparable à la résistance à une