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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/54

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269). Dans ses Kritische Untersuchungen über den menschlichen Geist (1797), il déclare que du point de vue de la philosophie critique on doit parler de la chose en soi comme l’algèbre parle de √a, non pas pour déterminer par là un objet, mais pour exposer l’impossibilité d’un objet répondant à ce concept (pp. 158, 191).

Tout en prétendant moins que Schulze et que Maïmon à une réforme du Kantisme, — en prétendant plutôt à une interprétation fidèle, — Sigismond Beck le présente comme un idéalisme. Ses principaux écrits sont des commentaires des Critiques de Kant. Son grand ouvrage est le Erläuternder Auszug aus den Kritischen Schriften des Herrn Professor Kant (1793-1796) dont le troisième et dernier volume porte le titre : Einzig möglicher Standpunkt, aus welchem die Kritische Philosophie beurtheilt werden muss. Beck prétend qu’en attribuant à Kant, surtout sur la foi des formules initiales, l’affirmation dogmatique de la chose en soi, on n’a pas vu que Kant avait dû, avant d’élever son lecteur au point de vue transcendantal, s’accommoder de ses habitudes dogmatiques. Si la Critique parle le langage du réalisme, c’est pour que le lecteur ne soit pas déconcerté dès l’abord. Mais à mesure que l’on entre plus avant dans la Philosophie transcendantale, on ne peut manquer de reconnaître qu’il n’y a pas de choses en soi, par suite pas d’affection de notre sensibilité par ces choses. (Auszug, III, pp. 23-31.) Cependant, lorsque Kant nous dit que notre sensibilité ne s’exerce qu’en étant affectée, il a raison : seulement ce qu’on doit entendre par là, c’est une affection, non par les choses en soi, mais par les phénomènes. (Ibid., pp. 156, 159, 163, 172, 368 et suiv.) Reste, il est vrai, à expliquer