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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/84

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sentation. — Toute représentation est constituée par une matière et une forme ; or le sujet n’est cause que de la forme, non de la matière ; il faut donc que la matière lui soit donnée. Et même dans la représentation de soi-même la matière est quelque chose de donné. Si la matière n’était pas quelque chose de donné, le sujet de la représentation aurait un pouvoir créateur ; de même que si la forme était quelque chose de donné, le sujet de la représentation serait réduit à rien ; il faut donc admettre que des deux facteurs de la représentation, l’un est produit tandis que l’autre est donné. C’est-à-dire, au fond, que la faculté de représentation comprend une faculté d’être affecté, une réceptivité, et une faculté de produire la forme, bref une spontanéité ; or une faculté d’être affecté supposant que l’objet qui affecte est quelque chose de distinct et de divers, il en résulte que la matière est multiplicité, tandis que la forme ou spontanéité est essentiellement unité, par suite synthèse du divers. — Les représentations a priori sont pour Reinhold des représentations de la forme même de notre faculté de représenter : elles ont aussi une matière, — mais une matière pure ; par là elles se distinguent des idées innées proprement dites, et pourtant elles permettent de formuler, avant toute expérience, des lois de ce qui est représentable. — (V. en particulier, Versuch einer neuen Theorie des menschlichen Vorstellungsvermögens, 1789, Zweites Buch, p. 195. — Beiträge zur Berichtigung… — Abhandlungen, II, et III, Neue Darstellung…[1]).

  1. Nous reproduisons littéralement ces références : un double blanc dans le manuscrit indique que l’auteur avait l’intention de les compléter.