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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/88

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catégories. — En tout cas le premier principe est indissolublement une action et un postulat, non une représentation par concepts. (V. Einzigmöglicher Standpunkt aus welchem die kritische Philosophie beurtheilt werden muss, 1796, tome III de l’Erlaüternder Auszug, pp. 120 sq. 137, 139 sq., 155.)

À ces tendances à rechercher le premier principe dans la conscience, Fichte donne la forme la plus complète, la plus profonde et la plus universelle : le premier principe est le moi absolu. Le moi pose absolument son propre être.

Après que Fichte avait déjà développé, en 1794, dans ses Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre, la Doctrine de la science, il fut amené à en expliquer les idées directrices dans deux Introductions à la Doctrine de la science, qui parurent en 1797 dans le Journal Philosophique. C’est en usant surtout, — non pas exclusivement, — de ces deux Introductions que je voudrais moi-même rendre raison de la façon dont il a formulé ou justifié son Premier Principe.

Dans la Préface des Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre, Fichte avait déclaré : dans quelle classe faut-il faire rentrer mon système ? Est-il un développement authentique du Criticisme, comme je le crois, ou doit-il être appelé d’un autre nom, cela ne fait rien à l’affaire (t. I, pp. 89-90). Sur le rapport du Kantisme à sa propre philosophie, Fichte l’a selon les cas représenté comme plus favorable à sa fidélité de disciple ou à son originalité de penseur ; mais il l’a toujours représenté comme un rapport de filiation directe. Nous avons vu ce qu’à maintes reprises il reproche au Kantisme, c’est d’avoir pré-