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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/133

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Mais il n’osait entretenir ce bienheureux espoir, car il connaissait assez la ruse, la souple ténacité d’Ivor pour penser que la bête fauve se terrait dans quelque antre secret, jusqu’à l’instant favorable où elle chercherait à saisit sa proie.

Gwen avait mis au monde un fils, qui avait été appelé Armaël, du nom de son grand-père maternel. Tandis qu’elle jouissait pleinement de ce nouveau bonheur, Dougual, lui, songeait : « Si ce misérable vit encore, il aura maintenant deux victimes de choix pour se venger. »

Au bout de trois mois, la santé de l’enfant commença de donner quelques inquiétudes. Le climat tropical, bien qu’atténué à Pavala qui se trouvait à une certaine altitude dans l’intérieur, l’éprouvait visiblement. Le médecin conseilla un prompt départ et, après délibération, Dougual décida de s’installer en Suisse, sur les bords du lac de Genève.

Dix jours plus tard, il se trouvait avec sa femme et son fils dans un hôtel d’Ouchy. De là, il chercha aux alentours une résidence et, bientôt, entra en possession d’une vaste et superbe propriété, appelée le château Ipanof, du nom de son précédent propriétaire, un Russe ruiné par le bolchevisme.

Ils s’y installèrent confortablement, mais sans le faste princier dont s’entourait à l’ordi-