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Page:Delly - L ondine de Capdeuilles.pdf/170

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L’ONDINE DE CAPDEUILLES


en se penchant un peu et en l’enveloppant de la caresse tendre de son regard :

— À quoi pensez-vous, Rosey chérie ?

— À des choses si belles que je ne saurais comment les dire. À votre bonté, à tout ce que vous faites pour moi, pour me rendre heureuse… Il me semble que je vois de la lumière partout, en moi comme autour de moi, aujourd’hui.

Elle se leva à son tour. Ses cheveux, ses épaules frôlèrent les clématites. Odon, étendant le bras, cueillit deux fleurs d’un violet foncé et les glissa dans la chevelure ondulée sur laquelle se répandait un rayon de soleil.

— Vous souvenez-vous de vos nénuphars, petite ondine ? Ils étaient placés ainsi.

Elle s’appuyait à une statue de marbre, dont la blancheur froide faisait paraître plus vivante la blancheur nacrée des bras sortant de la manche courte, et du visage encadré d’or fluide aux reflets de lumière ardente. Sur cet or, sur cette blancheur, les clématites jetaient la note chaude de leur violet somptueux. Elles s’inclinaient sur le jeune front, qu’elles couvraient d’ombre. Le sourire charmant, le doux petit sourire tendre ne quittait pas les lèvres et les yeux de Roselyne. Odon murmura, presque involontairement :

— Petite fée, vous êtes trop jolie !