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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/147

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des numéros fins qui avaient été jusqu’alors la spécialité de Manchester. Quant aux tissus de coton, le Japon en exportait 33 millions de yen en 1913, 95 en 1916, 128 en 1917 ; le progrès est saisissant ; aucune exportation japonaise n’en montre d’aussi rapide, ni d’aussi fort. Mais, pour en comprendre toute la valeur, il faut en rapprocher l’élargissement du domaine de vente ; le Japon pousse ses tissus sur tous les marchés et le marchand britannique les trouve avec stupeur auprès de ses clients traditionnels. Le Japonais vend ses tissus jusqu’en Hollande et en Angleterre et jusqu’en Afrique Australe ; mais ces pays sont trop éloignés pour qu’il y menace la suprématie britannique. Il n’en est pas de même en Extrême-Orient, depuis l’Inde jusqu’à la Chine, parmi les communautés de consommateurs pauvres auxquels conviennent si bien les étoffes japonaises à bon marché ; chez les Hindous, les Chinois et les Javanais, les ventes britanniques baissent au profit des maisons japonaises ; dans le district de Foutcheou (Chine) où les Anglais avaient le monopole pour les tissus de coton, les Japonais ont, en trois ans, conquis les deux tiers des com-