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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/172

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s’accomplit avec l’aide d’une puissante association japonaise qui s’est fondée pour le développement des cultures de canne et de café. Ce sont de petits propriétaires japonais qui ont étendu la culture du riz dans les terres basses du San Paulo et qui par leur exemple ont suggéré l’idée de l’entreprendre en grand ; en 1917, 5 000 Japonais débarquaient pour collaborer à cette œuvre ; d’autres étaient attendus dans le Rio Grande de Sul. À ses Noirs, à ses Rouges et à ses Blancs, le Brésil voit s’ajouter une colonie de Jaunes ; elle est, pour le Brésil, un précieux outil de colonisation. Pour le Japon, elle forme l’amorce d’un mouvement d’échanges entre les deux pays et le point d’appui d’une nouvelle expansion économique.

Le Japon ne considère pas en effet ces émigrants comme des colons ; il a ses ambitions coloniales, mais c’est l’Asie qu’elles visent. Ce qu’il voit dans ces essaims de travailleurs qu’il répand sur les campagnes américaines, ce sont des pionniers qui doivent ouvrir la route au commerce japonais et aux marchandises japonaises. Ses compagnies de navigation savent bien que, là où les hommes ont pénétré, les