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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/201

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morceau de sa chair. Il n’en est pas de même du Chantoung, membre essentiel du corps chinois, territoire trois fois plus vaste que la France, riche en gisements de houille, produisant de la soie, du coton et du chanvre, habité par une population de plus de trente millions d’âmes. Ce qui fait tout son prix, c’est la valeur de sa position sur les communications de la Chine du Nord avec la Chine du Centre ; en s’établissant à Kiao-tcheou, les Allemands avaient mis la main sur une porte de la Chine, donnant accès aux pays historiques du Petchili, menant aux bassins houillers du Chansi et ouvrant par le Nord les régions du Fleuve-Bleu. Pour exploiter cette remarquable situation, ils avaient construit le chemin de fer de Kiao-tcheou à Tsinanfou. Ce chemin de fer rencontre à Tsinanfou une autre grande ligne, construite par des capitaux allemands et anglais (1908-1913) et joignant Tientsin à Poukéou, en face de Nankin ; en outre, il devait être prolongé jusqu’à Chouen-te-fou, c’est-à-dire jusqu’à la grande ligne de Pékin à Hankéou[1]. Ce réseau ferré qui

  1. Asie française, mars 1915, p. 14-16.