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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/256

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ter l’ingérence des États-Unis, et ces défiances s’expriment non seulement par des paroles, mais encore par des actes. On les observe d’abord chez les nations de l’Amérique Centrale, plus voisines des États-Unis, plus exposées et plus sensibles à des entreprises qu’elles craignent pour leur indépendance. Quand ils ont établi leur suprématie dans la mer des Antilles, quand ils ont recherché l’acquisition d’une base navale au Nicaragua, quand ils ont créé aux dépens de la Colombie la république de Panama afin d’être maîtres du grand canal, les États-Unis ont inquiété le Mexique, le Costa-Rica et la Colombie. La mainmise des financiers du Nord sur les mines du Mexique provoque en ce pays un mouvement de résistance nationale ; les Mexicains considèrent la doctrine de Monroe comme un camouflage de l’impérialisme yankee ; à leurs yeux, elle a certes endigué les velléités conquérantes de l’Europe, mais elle n’a fait que laisser le champ libre aux États-Unis.

De même, dans l’Amérique du Sud, le panaméricanisme trouve des adversaires qui redoutent l’hégémonie du Nord. Tandis que le Brésil