Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/50

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pour limiter cette immigration orientale et pour la restreindre de telle manière que l’assimilation, l’américanisation des nouveaux venus soit pratiquement possible. Un autre fait semble annoncer que l’émigration de certains pays européens se restreindra d’elle-même : c’est que les émigrants quittent les États-Unis en grand nombre ; au début de la guerre, beaucoup d’Européens, laissant leur travail dans les usines d’Amérique, avaient regagné leur pays natal pour rejoindre l’armée ; mais ce mouvement de retour ne fait que s’accentuer depuis la fin de la guerre. On note 4 113 départs de New-York en septembre 1918, 5 050 en octobre, 8 285 en novembre, 10 000 en décembre, 13 278 en janvier 1919, 16 854 en février, 21 774 en mars, 23 773 en avril, 26 812 en mai, 28 500 en juin. Le nombre des demandes de départs s’accroît ; à la fin de juin 1919, 60 000 étrangers étaient inscrits pour le passage de l’Atlantique. On calculait que plus de la moitié des Roumains des États-Unis rentraient dans leur pays d’origine et que plus d’un tiers des Serbes, Russes et Slovaques désiraient partir ; beaucoup d’Italiens aussi s’en retournent avec leurs femmes et leurs enfants.