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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/68

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des pays où le change leur est plus favorable. Si l’Europe n’achète plus, les États-Unis ne vendront plus ; ils sont donc intéressés à ne pas laisser s’arrêter le courant d’échanges qui les a enrichis. De là, l’idée qu’il faut que les États-Unis, dans l’intérêt même de leurs créances, soutiennent leurs débiteurs et qu’ils leur accordent des crédits à long terme jusqu’à ce que les pays d’Europe soient parvenus à reconstituer leur puissance de production et, par suite, leur capacité d’échanges. Il ne s’agit pas pour les États-Unis de savoir s’ils veulent ou non nous accorder des crédits, mais bien s’ils veulent continuer à vendre et à exporter. En attendant que les pays d’Europe puissent reprendre leurs exportations, l’Amérique doit leur ouvrir des crédits. Cette situation de l’Europe qui attend des États-Unis sa résurrection permet de comprendre la révolution économique issue de la guerre ; ils sont devenus la grande nation créditrice ; l’Europe attend d’eux la prolongation des créances qu’elle ne peut rembourser ; elle leur demande le matériel nécessaire pour se refaire, pour remettre en marche ses usines, pour rendre à ses habitants une existence normale.