Page:Denikine - La décomposition de l'armée et du pouvoir, 1922.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXXIII

Dans la prison de Berditchev. Le transfert du « groupe des prisonniers de Berditchev » à Bykhov.


Outre Markov et moi, dont la part prise aux événements ressort des chapitres qui précédent, les personnes suivantes avaient été emprisonnées :

3) Erdély, général d’infanterie, commandant l’armée Spéciale ;

4) Vannovsky, général de division, commandant la 1ère armée ;

5) Sélivatchov, général de division, commandant la 7ème armée ;

6) Elsner, général de division, chef principal de l’approvisionnement sur le front Sud-Ouest.

Tous, ils étaient accusés d’avoir approuvé ma dépêche n° 145. De plus, on reprochait au dernier nommé d’avoir exécuté l’ordre que j’avais donné de couper toutes communications entre la zone du front Sud-Ouest et les villes de Kiev et de Jitomir.

7) et 8) Les généraux Pavsky et Serguievsky, adjoints du général Elsner. Ces messieurs n’avaient aucunement été mêlés aux événements.

9) Le général de brigade Orlov, général quartier-maître à l’état-major du front — mutilé, paralysé d’un bras — habitué à obéir et à exécuter très exactement les ordres du chef d’état-major.

10) Le lieutenant Kletsando, des troupes tchèques, qui avait, le 28 août, blessé un soldat au Mont Chauve.

11) Le prince Krapotkine, capitaine de cavalerie en second, vieillard de plus de soixante ans, engagé volontaire, qui commandait le train du commandant en chef. Il n’était nullement au courant des événements.

Bientôt on relâcha les généraux Sélivatchov, Pavsky et Serguievsky. Le 6 septembre on annonça au prince Krapotkine qu’on n’avait aucune faute à lui reprocher, mais on ne le remit en liberté que le 23, dès qu’on sut que nous ne serions pas jugés à Berditchev. Pour lancer contre nous l’accusation de rébellion, il fallait que nous fussions huit, pas un de moins. Nos adversaires tenaient beaucoup à ce chiffre, qui leur paraissait convenable… D’ailleurs, dans les bureaux du commandant, on tenait en réserve un autre détenu encore, séparé de nous, et qui fut, dans la suite, transféré à Byk-