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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/104

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murmurer à vos oreilles sa mélodie plaintive, ou les gais rossignols gaspiller dans l’air leur joyeux babillage d’amour. Rien d’enivrant pour moi comme de savourer alors — toujours avec mon inséparable compagne dont je vous parlais plus haut — dans la magnifique splendeur d’une belle matinée, ce charme puissant et inéluctable qui soumet l’âme à une muette admiration ! Ce ciel étincelant de lumière, ces ombres qui s’envolent blanches et légères, comme de longs voiles de gaze, ce souffle pur et frais, qui tout chargé de voluptueux parfums, murmure à votre oreille comme un soupir d’amour, ce mélodieux concert des oiseaux de la vallée, saluant la venue du jour de leurs notes les plus mélodieuses, la rosée qui s’éparpille en perles transparentes, la fleur qui ouvre son calice pour laisser monter vers le ciel ses plus suaves senteurs, cet air de félicité répandu sur la terre, cette reconnaissance de la nature, cet hymne général, cet aspect imposant des géants de granit, lançant vers vous leur regard dédaigneux et fier ; tout cela vous paraît sublime. Tant de grandeur vous pénètre l’âme. Vous respirez plus librement ; vous vous trouvez heureux d’être ; vous éprouvez le besoin de remercier Dieu d’un tel bienfait !…..

La prière vient à votre secours. Une tranquillité sereine, une joie secrète et immense inonde votre