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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/108

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desséchées, puis tout à coup sa respiration devint plus brève, plus haletante ; sa tête alourdie par le poids d’une accablante pensée s’inclina faiblement ; un long soupir gémit dans sa poitrine : « Il ne viendra point, » dit-elle !

Un bruit de pas se fit pourtant derrière les rochers : — Raoul, mon Raoul, est-ce toi ? murmura-t-elle tout bas. Oh ! que tu as tardé !

— Ma mère me retenait !

— Ta mère ? et pourquoi donc ? vas-tu déjà retourner à Paris ?

— Hélas ! oui, la fatalité m’y contraint ! Et Blondinette essuya bien vite une larme furtive qui roulait dans sa paupière, et de ses lèvres humides s’échappa doucettement un murmure de deuil qui venait de sa pauvre âme.

— Oh ! tu vas m’oublier, mon Raoul ! Dis-moi, m’aimeras-tu toujours ?

— Oui, toujours ! répondit le jeune homme séduit par les irrésistibles fascinations de ce céleste visage qui lui versait, comme une rosée irritante, ses sourires et ses pleurs de joie. Toujours ! Et les échos heureux en frémirent d’une joie sympathique.

Quand enfin il se fallut quitter, un long et doux baiser scella leur triste adieu sur leurs bouches amies…..