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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/140

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Sa puissante intercession opéra plus d’un miracle dont on a gardé la mémoire ! Dans ces dernières années encore, des endroits les plus éloignés, accourait à pied — souvent pieds nus — pour l’implorer, une foule empressée de fidèles. De nos jours, hélas ! ce pèlerinage a beaucoup déchu de son ancienne splendeur, comme tant d’autres beaucoup plus célèbres. C’est à peine si l’on peut dire qu’il subsiste encore, — toujours grâce aux bienfaits des paradoxales et sophistiques utopies de ces idéologues à cerveaux malades — vrais échappés de Charenton — assez infatués du mérite… qu’ils se croient, pour s’oser décorer du titre pompeux d’apôtres ; — bons apôtres, ma foi ! — de la philosophie moderne.

Mais si Notre-Dame de Layguelade a cessé d’être le but des pieux et touchants pèlerinages d’autrefois, elle n’en reste pas moins et restera toujours l’objet d’une grande vénération dans toute la vallée d’Ossau ; par cela seul qu’elle flatte et entretient le légitime orgueil de ses habitants en leur rappelant des temps héroïques, les luttes, les exploits, les triomphes de leurs pères qui purent compter — à juste titre — entre les vaillants des vaillants.

Quand lésés dans leurs droits ou menacés dans leur indépendance, ces superbes enfants des mon-