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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/141

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tagnes couraient aux armes, ils ne manquaient jamais d’invoquer son puissant appui. Ils l’imploraient aussi, lorsque, dans leur désespoir, fatigués de réclamations inutiles et des lenteurs d’une justice impuissante ou partiale, ils tombaient comme une avalanche sur les usurpateurs du Pont-Long, pour ne se retirer qu’en laissant partout derrière eux du sang, des ruines, de la désolation.

À en croire la légende — telle que nous la rapporte un vieux manuscrit latin du xie siècle, appartenant aux archives de la maison de Béon, mentionnée par Chérin et d’Hozier dans leur cabinet héraldique, et telle que la confirment d’antiques traditions de famille — il est peu de nos plus superbes monuments qui doivent leur origine à des événements plus glorieux, plus mémorables. Sa fondation est un des plus brillants épisodes de la vieille histoire d’Ossau et l’événement qui l’a amenée unique en son genre, dans l’histoire de l’invasion des Normands. « Personne, dit un savant historien de ces temps, n’osait alors s’opposer aux bandes de ces farouches envahisseurs qui n’étaient pourtant grosses que de quatre à cinq cents hommes ; nul roi, nul chef, nul défenseur ne se levait pour les combattre ; la race des guerriers et des hommes libres semblait avoir disparu ; les villes étaient épuisées et désarmées ; plus de mu-