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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/144

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vaient compter, osât leur résister, quand la Novempopulanie tout entière et la Gaule avaient subi leur joug sans l’ombre d’une lutte, les Normands parcoururent la vallée, gravirent les hauteurs, et portant partout le carnage et la désolation, ils tuaient les vieillards, violaient les femmes, les retenaient captives, et ne faisaient qu’amonceler partout les ruines dans la terre d’Ossau. Cependant les défenseurs du château luttaient avec toute l’intrépidité du désespoir, prêts à mourir jusqu’au dernier plutôt que de se rendre, lançant du haut des murailles sur la tête des assiégeants furieux des pierres et de l’eau bouillante, quand un de ces barbares qu’à sa taille colossale on reconnaissait pour leur chef, s’avançant seul sous les murs du château, murmura d’une voix formidable dans une langue inconnue de tous les assiégés, quelques paroles inintelligibles.

« Les traits du géant furieux de ne pas être compris devinrent tellement affreux, que chacun trembla de tous ses membres, pressentant quelque grand malheur. Rien qu’à voir la peu rassurante manière dont il brandissait son énorme massue ferrée, on ne pouvait se défendre d’une peur horrible, tant il semblait vraiment un prince des ténèbres échappé de l’enfer.

Comme il continuait toujours de parler et que