Aller au contenu

Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

salois ; de plus brave comme une épée, mais malheureusement depuis cinq semaines un mal secret le minait et c’est à peine s’il se pouvait soutenir. Néanmoins n’écoutant que son amour et sa bouillante ardeur, il répondit aussitôt au barbare : «  Je suis prêt à me mesurer avec toi, si le prix du combat doit être, non pas le collier mais bien celle à qui tu l’as ravi ! »

« Sans doute que le géant s’il ne parlait pas le béarnais le comprenait du moins très-bien, car il fit aussitôt signe qu’il consentait à cette offre, comptant bien l’assommer du premier coup de sa massue.

« On amena la belle Marguerite que Béon avait laissée, loin de tout danger, au haut d’une montagne presque inaccessible ; mais l’imprudente en était descendue avec quelques autres jeunes folles ses compagnes, pour aller à la chapelle de Notre-Dame de Hourat invoquer pour son époux l’aide de la Vierge Marie, et c’est là que le géant les avait surprises. — Ne vous hâtez pas, lecteur, de dire qu’elle était aussi bien naïvement crédule en la protection de la Sainte Vierge ; la suite de la légende vous donnerait tort !

« Le cœur battit bien fort à Béon en apercevant son épouse chérie, et il vit bien qu’il l’adorait plus que jamais ; mais le sentiment de sa faiblesse l’in-