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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/151

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Le lendemain, on le trouva sans mouvement étendu sur la place où il était tombé la veille, tenant d’une main le mystérieux parchemin, et de l’autre le jaune ossement du squelette. Revenu à lui, il refusa de répondre à toutes les questions qu’on lui fit et se rendit immédiatement à Oloron, auprès d’Amatus, évêque du diocèse et légat d’Aquitaine.

Ici la légende raconte avec une bonne foi sans égale, comme quoi l’évêque parut très-émerveillé de la prétendue apparition et parvint à lire les caractères du parchemin malgré toute leur étrangeté.

Cette vision, à n’en pas douter, n’était autre chose qu’un de ces cauchemars affreux, tels que s’en créent à elles-mêmes les âmes craintives et pusillanimes ; — selon nous elle ne prouve qu’une chose, c’est que le dernier vicomte d’Ossau n’avait pas du tout hérité de l’antique et traditionnelle bravoure de ses ancêtres ! — Mais Amatus, que la charte d’Acqs nous apprend avoir été un fort rusé compère, — vir magnœ astuciœ et calliditatis, — le rusé Amatus, dis-je, eut l’adresse de profiter des terreurs momentanées du vicomte pour lui persuader que le parchemin contenait l’ordre formel de fonder une abbaye sur les ruines du château fort et de la doter richement. Ce qui prouve en outre que les qualifications données par la charte