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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/185

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Oh ciel ! quelle fleur séduisante
Là, se mire au cristal de l’eau,
De cette eau pure et transparente
Qui, suivant sa rapide pente,
Baigne en passant les pieds de Pau !

Pour la cueillir, elle se presse…
Son pied glisse… Jeunes garçons,
Ombragez vos fronts de tristesse !…
Le Gave qui bondit sans cesse
L’emporte dans ses tourbillons…

La pauvrette élève son âme
Vers celle qu’émeut le malheur…
D’auprès des murs où Notre-Dame
Vient en aide à qui la réclame,
Soudain tombe un rameau sauveur.

La jeune fille qui se noie,
Saisit, en l’étreignant bien fort,
Ce rameau que le ciel envoie,
Qui sous son étreinte se ploie,
Et la soutient jusques au bord.

Tel dans l’arche que l’eau balance
Noé croit son trépas certain,
Quand le rameau de l’espérance
Au bec de l’oiseau qui s’avance
Du déluge annonce la fin.

Puisqu’une aide surnaturelle
Te sauve du flot courroucé,
Petite amie, à la chapelle