Aller au contenu

Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaux cheveux noirs flottant au gré du vent qui s’y joue avec délices sont un filet où mon amour se prend quand tu me souris amoureusement !!!

« Laisse-moi marquer des baisers sur tes lèvres, plus fraîches que la grenade ouverte, sur ton cou plus parfumé que le cœur de la rose.

« La tourterelle s’enfuit au loin dans les bois, jalouse de nos baisers, qu’elle surprend en passant à tire d’aile…

« Non, c’est la bruyère qui tombe, l’aubépine qui pleure ses larmes de fleurs !

« Tu trouves bruni ce teint qui fut de lis et de rose ! Que veux-tu ? Sans doute que comme toi, mon aimé, le soleil m’a trouvée belle, car ce sont ses baisers qui m’ont bruni de la sorte.

« Mais dis-moi que je suis belle ! dis-le-moi toujours, répète-le-moi sans cesse !

« Vois, la jolie marguerite lève sa blanche petite tête pour nous mieux voir ; si tu veux, nous lui ferons des atours d’or !

« Ton souffle est un vrai bouquet de jasmin d’Espagne. Que mes ardents baisers grésillent tes beaux cils, plus noirs que la ravine du diable !

« La tourterelle s’enfuit au loin dans les bois, jalouse de nos baisers qu’elle surprend en passant à tire d’aile…