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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/241

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« un autre devoir me réclame. » Et aussitôt elle s’éloigna en lui laissant une lettre pour l’infidèle que Juanita était bien loin de supposer être son amant.

Voici ce que contenait cette lettre :

« Tout est rompu entre nous, comte Henri de Givrion… Puisque vous n’avez pas craint de vous rendre indigne du nom de père et d’époux, vous ne me reverrez jamais, ainsi que vos enfants qui suivront la malheureuse destinée de leur mère. Pour que l’unique descendant des Givrion n’ait plus à rougir d’une liaison indigne du grand nom qu’il porte, j’ai donné à celle qu’il me préfère, à la belle Juanita, mes plus riches parures, mes biens, et le plus précieux de tous mes trésors, mes droits légitimes sur son cœur !… Adieu pour toujours.

« Caroline d’Hauterive. »

Quand il rentra le soir, le comte fut aussi étonné de la présence dans son hôtel de celle qui lui remit ce billet, qu’atterré par la teneur de ces lignes étranges ; mais le secret pressentiment de quelque grand malheur domina si bien chez lui toute idée, qu’il n’eut même pas un sourire pour sa Juanita aimée. Appelant ses gens en toute hâte,