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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/279

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ne manque pas, — dans sa reconnaissance pour le charme que vous venez de rompre et la liberté que vous lui avez rendue, — de faire à sa libératrice quelqu’un de ces dons sans prix dont les puissantes fées peuvent seules disposer.

Pour peu maintenant que vous les pressiez de questions, elle vous raconteront encore, — toujours avec leur même crédulité charmante — qu’on se rappelle encore avoir vu des femmes du pays voyager avec Bensozia dans les airs, et qu’avant de rentrer dans leur chaumière elles eurent l’insigne faveur d’être introduites dans le somptueux palais qu’elle habite, au fond d’une splendide caverne ignorée de tous. Là, leurs yeux furent éblouis par des ornements aussi éclatants que le soleil, par de hautes voûtes revêtues d’or, par des murs étincelants de pierreries, par de grandes cheminées de marbre où l’or et l’argent en fusion nourrissaient d’inextinguibles flammes, par des millions de merveilles, enfin telles que l’imagination la plus riche n’en saurait inventer de pareilles.

On retrouve également dans les Pyrénées quelques-unes de ces femmes sacrées — ou pour mieux dire enchantées — que le bon évêque de Couserans, Anges de Montfaucon, défendait, en 1274, de ranger au nombre des déesses.

C’est aux environs de l’antique Lapurdum des