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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/281

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éprise de la surprenante beauté du jeune Basque, Elle l’aima d’amour, disent les pâtres de la contrée. Si bien que le troupeau du jeune pasteur s’accrut avec une rapidité sans égale et que sa famille vit son bien-être augmenter avec une promptitude qui ne laissa pas que de surprendre tous les voisins. Seulement la vie du beau Louzaïde était liée à son amour, car si les fées paient de l’immortalité et des biens du monde la constance de leur amant chéri, elles punissent aussi la moindre infidélité d’une mort soudaine. Ainsi le veut du moins une fatalité qu’elles-mêmes ne peuvent braver.

Un destin jaloux conduisit un matin Louzaïde sur le mont Aistaince, et lui fit faire la rencontre d’une jeune bergère de la vallée de Cize, moins belle peut-être qu’Ontasuna, mais qu’il lui préféra pourtant par cela seul que depuis longtemps la Fée était absente et que c’est surtout en amour que le vieil adage a raison de dire : « Les absents ont toujours tort ! » Louzaïde infidèle paya de sa vie quelques instants d’un bonheur illicite et quand Ontasuna revint, elle ne retrouva plus son pâtre adoré.

Il avait subi l’implacable destin attaché à l’amour des fées !…

Ontasuna pleura beaucoup le jeune et beau pasteur. Elle le pleure même, dit-on, encore — ce