Aller au contenu

Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui prouve que les fées valent bien mieux que les femmes. — De plus, depuis le jour fatal, un grand voile noir a remplacé son éclatante ceinture, et pour éterniser le souvenir de ses regrets elle a donné le nom de son amant à la vallée qui l’a vu périr.

Comme dans la tradition Euskarienne, nous retrouvons dans les Hautes-Pyrénées les jolies fées du pays fort tendrement éprises des beaux pâtres de la contrée. Seulement ici ce sont les pauvres fées qui sont elles-mêmes victimes des suites de leurs fragiles amours. En passant, disons-le, cette conclusion nouvelle….. — si les rédacteurs du Code, connaissant la déplorable fragilité des hommes sur certain chapitre qui ne fait pas du tout partie du Code, croyez-le bien, n’avaient eu la spirituelle et prévoyante idée, en habiles gens qu’ils étaient, de très-formellement défendre la recherche de la paternité — cette conclusion nouvelle, disons-nous, nous porterait très-fort à supposer que quelque jeune pâtre à l’imagination poétique, comme le sont celles de tous les enfants des montagnes, pourrait bien avoir tout simplement donné naissance à la légende que vous allez lire, par une de ces splendides soirées du mois d’août où la voûte diamantée du ciel vous inspire si bien.