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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/40

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et bleu comme un flot de l’Océan, un instinct secret la rassura ; ce front serait-il pur ainsi de la candeur des anges, si le souffle des mauvaises pensées l’avait terni de son aile ? Son cœur maternel, un instant saisi d’une crainte vague, se rasséréna aussitôt ; mais elle se promit de veiller à l’avenir et de consulter même l’étranger sur les sentiments secrets de son cœur.

Les dernières plaintes de la brise harmonieuse courant sur les flots s’étaient tout à fait endormies ; nul bruit ne venait troubler le calme majestueux de ce silence étendant peu à peu son voile d’ombre sur la plage. Seule, la jeune fille écoutait chanter dans son cœur des voix mystérieuses qu’elle n’avait jamais entendues et qui lui parlaient une langue nouvelle ; l’âme de la jeune vierge s’éveillait à l’amour.


II

Quelques semaines s’étaient écoulées. Par un beau soir d’automne, Maria errait à pas lents sur le rivage où lui était apparu pour la première fois l’étranger, son front s’inclinait pâle et rêveur, mais la pensée qui le courbait ainsi n’était pas cette pensée d’espérance ignorante et naïve qui s’essaie à