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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/93

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— tellement qu’elle ne put s’empêcher de frémir d’épouvante en voyant s’agiter étrangement celle des mâchoires de son époux.

Un horrible et suprême déchirement se fit en elle. Elle comprit tout et je ne sais quel intraduisible sentiment de répulsion lui monta au cœur…

Cependant elle se hâta de bien vite reprendre le chemin du château, de peur d’avoir à payer de sa vie la découverte qu’elle venait de faire ; et bien lui en prit, car il y avait à peine quelques secondes qu’elle était rentrée que la porte de sa chambre s’ouvrit pour laisser passage à son époux, au…. vampire.

À son tour, il se recoucha, mais à peine eut-il pris place à côté de Marguerite qu’il tressaillit.

— Oh ! oh ! dit-il, nous avons bien froid pour si bien dormir.

Marguerite ne répondit rien.

— Pourquoi donc, reprit-il, ne me répondez-vous pas ? Vous figurez-vous donc que je crois que vous dormez ?

— Que dites-vous, balbutia Marguerite en ayant l’air de s’éveiller.

— Je dis, continua le vampire, tout en passant son bras autour de la taille de la pauvre enfant, que votre cœur bat bien vite.

— J’ai eu tant de peur, il y a deux heures,