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Page:Des Monts - Les Legendes des Pyrenees 3e, 1876.djvu/94

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quand je me suis réveillée par hasard, de ne vous point trouver là que je suis un peu malade.

— Hum ! fit le vampire.

Le lendemain, dès qu’elle fut levée, Marguerite demanda à son époux la permission d’aller voir sa mère.

Il la regarda de façon à lui faire entendre qu’il devinait qu’elle savait tout.

— Si vous ne voulez que voir votre mère, dit-il, je vais l’aller chercher.

— Comme vous voudrez, répondit Marguerite, pensant qu’elle trouverait bien le moyen d’être un instant seule avec sa mère et de lui tout dire. Alors le prétendu sire de Lahonce sortit, monta son cheval noir, siffla son chien noir et partit.

Durant toute cette journée, Marguerite resta à sa fenêtre, ne quittant pas des yeux l’aride et immense plaine au milieu de laquelle était bâti le château de son monstrueux époux. Chaque fois qu’elle voyait une ombre quelconque apparaître au loin, il lui semblait que c’était sa mère.

La nuit la surprit ainsi, et tremblante de frayeur elle se mit à pleurer.

Tout à coup la porte de sa chambre s’ouvrit, et une vieille femme entra, se soutenant sur un bâton.

— Ma mère, oh ! ma mère ! s’écria Marguerite