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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/30

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départ d’Alphonse. Elle le fut le lendemain, le surlendemain, longtemps, jusqu’à ce que l’on s’aperçut qu’il y avait de profonds soupirs dans son silence, que ces soupirs ressemblaient presque à des sanglots et qu’enfin sa santé s’altérait d’une manière sensible.

Son père la portait dans ses bras, la faisait danser avec Valérie, coudre avec Albertine, sortir avec sa bonne Suzanne. L’enfant obéissait partout, mais elle dansait d’un air pleurant, se couchait sur l’épaule de son père, rêveuse et les yeux fixes, gardait sans y toucher les gâteaux délicieux dont Suzanne voulait réveiller son appétit, et posait une heure entière sa petite tête brûlante sur les genoux de sa patiente sœur, Albertine.

— Veux-tu cela ? lui disait-on, et cela ? et cela ? et beaucoup de choses propres à la distraire.