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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/106

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suivant quel mode toutes nos facultés dépendent de notre volonté. Mais il n’en est pas moins vrai que nous faisons beaucoup d’actions quand nous le voulons, et que, par différens moyens, nous nous procurons aussi, à notre gré, beaucoup d’idées, et exécutons beaucoup d’opérations intellectuelles.

C’est sans doute la considération de ces effets de notre volonté qui nous a conduits à croire que nous étions plus essentiellement actifs dans l’exercice de cette faculté que dans celui des autres ; car si par être actif on entend seulement agir, sentir une sensation, un souvenir, un rapport, est une action tout comme sentir un desir ; ainsi nous ne sommes pas plus actifs dans un cas que dans l’autre. Si, au contraire, par être actif on n’entend pas seulement agir, mais agir librement, c’est-à-dire d’après sa volonté ; et si par être passif on entend agir forcément ou contre sa volonté, il n’y a peut-être pas une action dont nous soyons moins les maîtres que de sentir ou de ne pas sentir un desir : ainsi, à ce compte, il n’y aurait pas en nous une faculté plus passive que celle de vouloir. Mais cela rentre dans la