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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/107

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question que je viens de promettre d’examiner ailleurs : je ne veux pas la traiter ici, parce qu’elle exige des explications que je ne puis pas encore vous donner, et parce qu’à présent je n’ai pour objet que de vous faire connaître ce que c’est que la volonté.

Une autre conséquence plus juste que l’on tire généralement des effets de la volonté, c’est le desir que nous avons tous que la volonté des autres soit conforme à la nôtre, nous soit favorable, c’est-à-dire qu’ils nous veuillent du bien, qu’ils nous aiment. Ce desir est la source du plaisir que nous goûtons dans l’amitié ; il est très-raisonnable ; car la bienveillance de nos semblables est pour nous une grande source de bonheur, puisqu’ils agissent d’après leur volonté.

Une suite encore très-juste de ce desir de la bienveillance est celui de l’estime ; car nous éprouvons tous que nous sommes très-disposés à vouloir du bien à ceux en qui nous connaissons de bons sentimens et de grands talens.

Et enfin, du desir de la bienveillance et de l’estime des autres naît, avec beaucoup de raison, le bien-être que nous éprouvons quand nous nous sentons animés de mou-