Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

généraux, et enfin à les réunir par tout ce qu’elles ont de commun. Mais revenons aux signes de nos idées, sans lesquels nous n’aurions jamais fait de pareils progrès.

Nous l’avons déjà dit, les mots dont nous nous servons sont les signes de nos idées ; leur réunion forme une langue, et toutes les nations connues ont un langage de ce genre, c’est-à-dire une langue parlée. Cela prouve que les hommes ont senti unanimement que de tous leurs moyens de communication avec leurs semblables, l’organe de la voix est celui qui leur fournit le plus de ressources pour exprimer ce qui se passe en eux, et que dans les autres, l’organe de l’ouïe est celui qui leur offre le plus d’avantages pour leur faire éprouver des impressions variées et distinctes. C’est notre organisation elle-même qui détermine cette juste préférence ; mais cela ne veut pas dire que nous ne puissions pas avoir des signes d’une autre espèce ; au contraire, il est manifeste que par nos gestes, par des figures tracées quelconques, par des mouvemens produits, quels qu’ils soient, nous pouvons affecter le sens de la vue de nos semblables ; par des attouchemens, nous pouvons nous adresser à