Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pensées ; mais une langue qui est surajoutée à leur langue parlée, qui toujours la modifie, qui souvent exprime toute autre chose que ce qu’elle dit, qui quelquefois même la contredit formellement.

Les divers systèmes de mouvemens télégraphiques, ceux des signaux dont on fait usage sur les flottes ou dans les armées, et dans diverses autres occasions, sont encore autant de langues plus ou moins riches, plus ou moins étendues, puisque ce sont des assemblages de signes qui représentent les idées qu’on est convenu d’y attacher, et qui les transmettent comme feraient les mots eux-mêmes.

La peinture et tous les genres de dessin sont une autre classe de langues, sur-tout quand on s’en sert comme les Mexicains, dont les annales étaient une suite de tableaux représentant les événemens, ou comme nos architectes, nos naturalistes et nos géomètres. Car qu’est-ce qu’un plan, un dessin ou une figure de géométrie, si ce n’est une description abrégée d’un monument, d’une plante, d’un animal ou d’une certaine combinaison de lignes et de surfaces, description